Petits pas, grands résultats: des gestes quotidiens qui améliorent le bien-être des employés

PAR SALLY RIPLEY, SENIOR ADVISOR, PEOPLE & CULTURE

Le monde semble lourd en ce moment. Les gens sont à bout, mentalement, émotionnellement et physiquement. Dans mes conversations sur les lieux de travail, que ce soit avec des cadres supérieurs ou des équipes de première ligne, les mêmes thèmes reviennent sans cesse: nuits blanches, pensées distraites, manque d’énergie et difficulté à rester motivé. Si cela peut sembler décourageant, c’est aussi une occasion unique de parler plus ouvertement du bien-être au travail.

Le bien-être a toujours été une valeur personnelle importante pour moi. Forte de mon expérience dans le domaine social, de ma carrière dans les ressources humaines et de mon activité extra-professionnelle en tant que coach sportive, je crois profondément à l’importance de l’équilibre. Mais plus encore, je crois en la création de lieux de travail où les gens sont soutenus pour être bien, où le bien-être n’est pas un mot à la mode, mais une priorité.

Le bien-être au travail est bon pour votre équipe et pour votre municipalité dans son ensemble. Ce n’est pas une lubie. C’est fondamental et stratégique. Et prendre soin de vos employés est payant en termes de fidélisation, d’engagement et de performance.

Changement dans le discours

Ce qui m’a frappé récemment, c’est le changement que j’ai constaté dans les personnes qui initient ces conversations. Il y a peu, un groupe de cadres supérieurs que j’accompagne m’a demandé d’animer une session sur le thème « Gérer le stress et les périodes difficiles en tant que dirigeant ». L’ouverture et l’honnêteté de la conversation qui a suivi ont eu un impact notable. Un dirigeant a confié qu’il ressentait tous les signes de stress énumérés sur l’une des diapositives, ce qui a déclenché une conversation constructive et détendue sur ce que ces dirigeants ressentaient au travail et ce qu’ils observaient au sein de leurs équipes. C’est le type d’environnement ouvert que nous voulons encourager sur nos lieux de travail.

Le bien-être n’est pas seulement une question personnelle, c’est aussi une question de leadership. Plus nous créons d’espace pour que les gens puissent partager et échanger, plus nous pouvons favoriser une culture saine, productive et résiliente.

Le poids du monde et ce que les dirigeants peuvent faire

De nombreux dirigeants avec lesquels je travaille veulent savoir ce qu’ils doivent rechercher chez leurs équipes. Plus précisément, ils veulent connaître les signes avant-coureurs qui indiquent qu’une personne ne va pas bien.

Parfois, ces signes sont évidents, notamment en cas de performances inhabituelles ou de problèmes de comportement, tels que le non-respect des délais, un travail bâclé ou une irritabilité accrue. D’autres fois, ils sont plus subtils et plus discrets: un sentiment général que quelqu’un se désengage, se retire des réunions, perd confiance en lui et remet ses décisions en question. 

Les dirigeants ne doivent pas essayer de jouer les thérapeutes, mais ils doivent être observateurs, ouverts et prêts à agir. Le simple fait de prendre des nouvelles et de demander « Comment ça va vraiment ? » peut grandement contribuer à faire en sorte que cette personne se sente prise en compte et à ouvrir la conversation pour l’aider à se sentir mieux. 

Bien sûr, si vous posez la question, vous devez être prêt à entendre la réponse. Tous les dirigeants ne sont pas à l’aise avec cela. Parfois, la réticence vient du fait de ne pas savoir quoi faire ensuite. C’est là que des soutiens tels que les ressources humaines, les programmes d’aide aux employés ou même un bon réseau de pairs peuvent être utiles. Vous n’avez pas besoin d’avoir toutes les réponses, mais vous devez être attentif à ce que vit votre équipe.

La sécurité psychologique: un élément stratégique

Au-delà de la création d’un environnement où le bien-être mental est soutenu en permanence, il est essentiel de promouvoir la sécurité psychologique en encourageant votre équipe à s’exprimer librement, à partager ses idées et à admettre ses erreurs. Lorsque les gens se sentent en sécurité, respectés et soutenus, ils sont plus enclins à s’engager et à être productifs. Et lorsqu’ils ne se sentent pas ainsi? Les conséquences se répercutent sur le moral, les performances et même le taux de rotation du personnel.

Je dis toujours: « Vos employés sont votre atout le plus précieux. Sans eux, rien ne fonctionne. » J’encourage les dirigeants à demander à leurs équipes de donner leur avis et leurs commentaires, et à promouvoir l’autonomie dans la manière dont le travail est effectué. Les dirigeants doivent être attentifs à la charge de travail et aux attentes afin de réduire le stress des employés et de prévenir l’épuisement professionnel. Donner la priorité à la sécurité psychologique signifie également promouvoir la courtoisie et le respect en veillant à la mise en place de politiques et de pratiques appropriées, telles que des politiques relatives au respect sur le lieu de travail. Lorsque le quotidien professionnel est   fondé sur le respect et la confiance, le bien-être fait partie intégrante de la culture d’entreprise, et non un simple ajout.

Intégrer le bien-être dans la journée de travail

Promouvoir le bien-être signifie lui faire une place dans le travail quotidien. Cela peut signifier encourager les gens à prendre de vraies pauses déjeuner, à sortir ou à troquer le doomscrolling contre des mots croisés (les fans de Wordle, je vous vois !). Cela peut signifier offrir de la flexibilité, comme la semaine de quatre jours ou le télétravail. Et cela signifie certainement investir dans des espaces de travail ergonomiques, des charges de travail gérables et les outils dont les gens ont besoin pour être performants.

Certains employeurs vont encore plus loin.

J’ai vu certaines entreprises subventionner des repas sains, organiser des ateliers sur le bien-être ou promouvoir des services de soutien en santé mentale. Il peut s’agir d’encourager la clarté mentale et l’équilibre en donnant accès à des espaces de travail calmes, en organisant des promenades collectives pendant les pauses ou en réservant des espaces « sans réunion » pendant la semaine de travail afin de favoriser la créativité. Promouvoir la liberté de « se déconnecter » du travail après les heures de bureau est également un moyen de montrer que votre municipalité s’engage pour le bien-être de son équipe. Bien que l’Ontario soit la seule province à avoir inscrit ce droit dans sa législation, d’autres provinces envisagent de le faire. Cette initiative, comme d’autres, n’est pas un simple avantage, mais vise à créer une culture où les gens se sentent pris en charge.

Conclusion: ce travail est important

La plus grande idée fausse que j’entends encore ? Que ce travail est « facile ». En réalité, ce sont les aspects « soft » qui sont les plus difficiles. Ce sont aussi ceux qui comptent le plus.

Si vous êtes un dirigeant et que vous ne savez pas par où commencer, vous n’avez pas besoin d’avoir toutes les réponses. Mais vous devez vous soucier de cette question et faire le premier pas. Et si vous avez besoin d’aide en cours de route, vous n’avez pas à faire cavalier seul. Il existe de nombreuses ressources RH pour vous aider à améliorer le bien-être dans votre municipalité.